Google devient un moteur de réponse
Google ne veut plus être un intermédiaire : le moteur de recherche évolue de plus en plus vers un moteur de réponse, capable d’informer directement l’utilisateur. Les pages de résultats sont très souvent enrichies avec des extraits optimisés et des éléments structurés en haut de page ou sur le côté, permettant à l’utilisateur de trouver ce qu’il est venu chercher sans passer par les sites Internet référencés. Ce phénomène, régulièrement mis en exergue par Rand Fishkin, prend de l’ampleur : d’après les derniers relevés de SimilarWeb et SparkToro, effectués sur un panel de plus de 100 millions d’utilisateurs, près de deux recherches Google sur trois n’aboutissent à aucun clic.
Une tendance encore plus forte sur mobile
Sans surprise, cette tendance Zero-Click est encore plus forte sur mobile. Sur ces écrans plus petits que ceux d’un ordinateur, les résultats directs prennent une place importante. L’utilisateur doit souvent faire défiler la page pour atteindre les premiers liens naturels. On peut aussi estimer qu’une part des questionnements sur mobile sont plus simples, qu’il est plus facile d’y répondre directement : météo, horaires d’ouverture…
La répartition des clics sur mobile
Sur mobile, seules 22 % des recherches aboutissent à un clic sur un résultat naturel, moins de 1 % à un clic sur un résultat sponsorisé, et 77 % des utilisateurs repartent comme ils sont venus, sans cliquer sur un résultat de recherche.
La répartition des clics sur desktop
Sur ordinateur, les résultats naturels attirent encore 50 % des requêtes. Près de 3 % des utilisateurs cliquent sur une publicité et plus de 46 % ne cliquent sur aucun résultat.
Un phénomène inquiétant pour les acteurs du numérique
Petit à petit, Google réussit à vampiriser la navigation des internautes en leur servant sur un plateau les réponses aux questions qu’ils se posent. Le moteur s’appuie en grande partie sur les contenus conçus et rédigés par des tiers. Les éditeurs peuvent craindre ce phénomène, d’autant que les taux atteignent désormais des niveaux inédits. Ils se retrouvent dans une situation où le « choix » consiste à :
- refuser que leurs contenus apparaissent dans les extraits optimisés, pour obliger les utilisateurs à consulter leurs sites web ;
- optimiser leurs contenus pour qu’ils soient repris sans contrepartie par Google, cédant ainsi une partie de leur travail au moteur de recherche.
Quelques éditeurs, comme Wikipédia, peuvent se permettre d’entamer un bras de fer contre Google et les géants de la tech, en les obligeant à payer pour reprendre les contenus (après les avoir laissé se servir gracieusement pendant longtemps).
Mais la très, très grande majorité des sites web ne peuvent pas proposer ce rapport de force et opteront sans hésiter sur la deuxième option ; bien conscients que s’ils n’acceptent pas ces réponses directes, leurs concurrents le feront.